Perspectivia
Lettre1887_09
Date1887-11-21
Lieu de créationFrancfort [sur le Main]
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesDubourg, Victoria
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Scholderer, Adolphe
Scholderer, Emil
Thoma, Hans
Edwards, Ruth
Scholderer, Emilie
Lieux mentionnés
Œuvres mentionnées

Francfort a/M

21 nov [18]87

Mon cher Fantin,

En ce moment, je reçois votre bonne lettre que ma femme vient de m’envoyer. Je remercie vous et Madame, et ma sœur et mes frères aussi vous remercient, de votre lettre qui exprime si chaudement la part que vous prenez à notre chagrin d’avoir perdu notre bonne mère.Cette lettre de condoléances de Fantin est manquante. La mère de Scholderer est décédée le 13 novembre 1887. Comme vous dites, c’est une grande consolation pour moi et d’avoir passé encore quelques semaines auprès d’elle pendant l’été dernier. En prenant congé d’elle, j’avais bien un pressentiment que je ne la verrais plus vivante. Pendant les derniers quinze jours de sa vie, ma famille voyait bien que la fin était prête, tout de même sa mort nous a surpris. Elle ne pouvait plus prendre de nourriture, pas même de liquide ce qui l’affaiblissait de jour en jour plus, et sa fin était sans peine, aussi n’avait-elle plus l’envie de vivre. Elle ne s’était plus levée de son lit depuis le mois de février, mais avait conservé ses facultés intellectuelles presque jusqu’au dernier moment de sa vie et nous a fait souvent rire encore de ses bonnes remarques et même plaisanteries et nous laisse un souvenir bien frais et vivant.

Je compte retourner en Angleterre à la fin de la semaine. Le temps est triste et les temps sont tristes aussi et on commence à s’inquiéter du futur. La vie en Angleterre a bien changé aussi et on ne s’y sent plus si sûr qu’autrefois. Je vous écrirai plus longuement quand je serai de retour, votre dernière lettre, que j’ai reçue quelque temps avant mon départ, m’a fait bien plaisir et il me semblait que l’air de la campagne a dû vous faire du bien, et puisque vous n’y parlez pas de la santé de Madame, je prends cela pour un bon signe et nous espérons que ses yeux sont mieux. J’ai presqu’oublié de vous remercier de votre bonne lettre de la part de ma femme aussi, qui en était bien touchée. Je serais bien content de savoir ce que vous faites en ce moment, je n’avais pas encore eu le temps de voir votre dernier envoi de tableau chez Mme Edwards. Ici j’ai vu de belles choses de Thoma, un très grand nombre de choses, aussi il a fait des progrès. Adieu, bien des choses nous tous à vous et Madame.

Votre ami

Otto Scholderer