Perspectivia
Lettre1890_03
Date1890-08-30
Lieu de créationBuré par Le Mesle sur Sarthe, Orne
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Luise Philippine Conradine
Scholderer, Viktor
Fischer
Fantin-Latour, Marie
Lieux mentionnésLondres
Paris
Munich
Buré (Normandie)
Paris, Salon
Œuvres mentionnéesF Finale du Rheingold

Buré par Le Mesle sur Sarthe, département Orne.

30 août [18]90

Mon cher Scholderer,

Où êtes-vous ? Au bord de la mer ou à Londres ? Madame Edwards nous a écrit, il y a quelque temps, que madame Scholderer et Victor étaient aux eaux de Kreutznach.Bad Kreuznach, ville thermale de Rhénanie. Comment vont-ils tous les deux après cette cure ? Quel été ! Ici, nous n’avons eu depuis la fin de juin que du mauvais temps, de la pluie, du vent et maintenant du froid. Nous avons eu autour de nous des cyclones effrayants. La nature paraît dans une complète désorganisation. Malgré tout cela, nous n’allons pas trop mal et malgré tout il faut travailler. Je fais force tableaux de fleursFantin exécute une quinzaine de tableaux de fleurs cette année-là, ce qui correspond à sa moyenne habituelle. et quelquefois cela ne m’amuse pas trop !

Pensez-vous toujours à votre voyage en Italie ? Quand passerez-vous par Paris, je voudrais bien vous voir. Nous pensons rentrer à Paris dans les derniers jours de septembre ou les premiers d’octobre. Ma sœur qui est à BatoumBatoum, ville de Géorgie, sur la mer Noire. me charge de vous demander si vous connaissez un peintre à Londres du nom de Fischer, elle voudrait avoir quelques renseignements sur lui. Je ne sais pourquoi. Je ne sais si vous vous rappelez un tableau qui a été à Londres représentant la scène finale du RheingoldFantin-Latour, Finale du Rheingold, F.985, exposé au Salon de 1880 et à l’exposition décennale de 1889. dont j’ai fait la lithographie, les Dieux montent au Walhalla.Fantin-Latour, Finale du Rheingold, H.18, exposée et remarquée au Salon de 1878.Cette lithographie est la première à être reproduite dans la presse illustrée (journal allemand). Je l’ai envoyé à Munich après l’avoir beaucoup retravaillé et je crois amélioré. Malgré tout, ils m’ont refusé et m’ont fait payer d’énormes frais de transport après m’avoir invité à exposer. J’avoue que malgré tous les refus que j’ai essuyés, celui-là m’a semblé raide !

J’aurais plaisir à avoir bientôt un mot de vous, me donnant de vos nouvelles et ce que vous faites. Dites bien des choses de notre part à madame et embrassez Victor pour nous.

Tout à vous, H. Fantin